Histoire de Madagascar

 

Époque coloniale (1895-1960)

Ce n'est véritablement qu'à la fin du xixe siècle, lors du partage de l'Afrique par les Européens à la conférence de Berlin (1884-1885), que sonne le glas de l'expansion et de l'indépendance du Royaume de Madagascar. Les politiciens malgaches jouaient jusqu'alors sur les rivalités des puissances occidentales pour conserver leur souveraineté. Le traité de Berlin attribue l'île à la France (sa seule position stratégique face aux Anglais, dans l’Océan Indien). La France signe alors un traité avec le Royaume de Madagascar qui repose sur l'ambiguïté de la langue malgache et qui ne donne théoriquement aucun droit à la République française sur le Royaume de Madagascar. Mais, au fil des incidents diplomatiques, la France mène une politique de plus en plus agressive, puis entreprend la conquête de l'île;

Conquête française

La résistance est massive, l'armée malgache parvient à repousser les premières vagues d'invasion en 1883 mais les combats décisives devront suivre connue sous le nom de "deuxième guerre Franco-Malagasy. De son côté, le gouvernement français envoie une armée de conscrit mal préparés qui progresse très lentement, la maladie faisant des ravages. On parle de 30 % de pertes liées aux maladies tropicales.

Administration française

La fin de l'Indépendance est suivie de dix ans de guerre civile larvée, due à l'insurrection des Menalamba.

Madagascar sera sous administration française de 1896 à 1960.

Le général Joseph GALLIENI, nommé gouverneur général de Madagascar (1896-1905), contribue à pacifier l'île. Selon ce dernier, l'action militaire devait être accompagnée d'une aide aux peuples colonisés dans différents domaines, comme l'administration, l'économie et l'enseignement. Elle nécessitait un contact permanent avec les habitants ainsi qu'une parfaite connaissance du pays et de ses langues.

Sous l'impulsion de Galliéni, de nombreuses infrastructures sont mises en place : premier chemin de fer Tananarive-Tamatave (achevé en 1903), achèvement du chemin de fer de Madagascar, développement rapide du réseau routier (1905 à 1935), Institut Pasteur, écoles, etc.

Pendant la colonisation française, un enrichissement de la population malgache est constaté, reflété à travers un achat croissant de tissus. En 1907, pour la première fois, les exportations sont supérieures aux importations.

La période coloniale est toutefois accompagnée de mouvements de lutte pour l'indépendance : les Menalamba, les VVS, le MDRM. Ce dernier parti politique est accusé par le régime colonial d'être à l'origine de l'insurrection de 1947 et sera poursuivi par de violentes répressions.

La répression menée contre la résistance du peuple malgache à sa colonisation aurait fait au total entre 100 000 et 600 000 morts (selon différentes estimations d'historiens) pour une population de 3 millions d'habitants à l'époque.

Pendant la Seconde guerre mondiale, l'Empire britannique prend possession de l'île de Madagascar pendant l'opération Ironclad, avant de la remettre aux Français libres en décembre 1942.

 

Joueurs de valiha des Philippines et de Madagascar

En mars 1947, l'Inssurection malgache éclate, qui entraîne une répression sanglante par l'armée française qui fait plusieurs dizaines de milliers de morts, les chiffres oscillant, selon les sources, entre une dizaine de milliers et 89 000 d'après Jacques Tronchon. Cependant, la presse française avance souvent le chiffre de 80 000 morts. De leur côté, Jean Frémigacci, maître de conférence à l'université Paris I et Madame Rabearimanana, professeur à l’université de Tananarive retiennent les chiffres de 140 Français et 2 000 Malgaches tués par les insurgés ; entre 1 000 et 2 000 Malgaches tués par les milices d'autodéfense européennes ; enfin, entre 5 000 et 6 000 insurgés malgaches tués par l'armée française.

Territoire d'outre-mer de 1946 à 1958, Madagascar obtient un premier niveau d'autonomie le 10 octobre 1958, en tant que République autonome Malagasy au sein de la Communauté. Le 14 octobre, Philibert Tsiranana devient président du Conseil de gouvernement avant d'être élu premier président de la République le 1er mai 1959.

(Source Wikipédia)